Passage de relais
ASSOCIATION La peña dacquoise Campo Charro change de président, mais conserve ses célèbres et solides traditions taurines
On le disait inoxydable, indétrô- nable, président à vie. Mais c’était mal connaître la sagacité du personnage, qui souhaitait avant tout «transmettre le flambeau, debout.» Jean-François Morel, dit Fanchou, 77ans, fait partie des membres fondateurs de la peña Campo Charro. «J’ai récemment été secoué physiquement, dit-il, et je souhaite donner un avenir à notre peña et que ses valeurs perdurent. Alors, je passe la main à Nicolas Huguet en toute quiétude. C’est un excellent aficionado. Il est practico (il torée). Il a présidé de nombreux spectacles. Je sais qu’il a toutes les qualités pour être le meneur de notre groupe.».
Plus Petit Encierro du monde
La penã Campo Charro est notamment connue pour les moments emblématiques, ouverts à tous et totalement gratuits, qu’elle a su construire au fil des années. Sa tertulia (discussion d’après corridas) est l’occasion d’exposer les analyses de ses « docteurs ès tauromachie» et de rappeler les règles de base du combat. Et surtout, tous les jours de feria, à 13 h 13 pétantes, son Plus Petit Encierro du monde est devenu un incontournable de la feria. 70 mètres de frisson.
Toujours cette envie de transmettre. Lescarret, Dufau, Husson, Cañada, Clemente ont fait leurs premières armes au fond de l’impasse Laboudigue (lieu de la course). Parmi tous ces apprentis, un certain Nicolas Huguet. Fils d’écarteur, cousin du regretté Bernard Huguet, terrassé par la coursière Montfortoise, dans les arènes de Montfort, il voit sa première corrida à l’âge de 7ans et se passionne pour la tauromachie. Alors, à 17 ans, il vient s’essayer dans la placita de Campo Charro. D’ami en ami, il se sent bien parmi les « toristas » du 63, avenue Saint-Vincent et devient l’un des leurs, en 2002.
Nicolas Huguet, 43 ans, directeur de la recherche et du développement à Action Pin, s’inscrit dans la continuité des valeurs fondamentales de Campo Charro. Ici, on ne sacrifie pas forcément aux modes et aux élans du «mundillo», on défend le toro, car, de ses qualités, dépend la réussite du spectacle. Nicolas tient également à perpétuer l’esprit festif « vinos y tapas » et souhaite entretenir les liens étroits qui existent entre la peña et les écoles taurines françaises et espagnoles. Et pour faire partager sa passion, il proposera très prochainement des soirées à thème, animées par écrivains et journalistes venus de l’autre côté des Pyrénées, mais maîtrisant parfaitement la langue de Molière